Critiques Sanglante comédie
Commentaires extraits de livres, revues, sites et blogs. En cas d'opposition de la part d'un chroniqueur ou d'un organisme à la publication de son texte sur cette page, me contacter. Le passage sera aussitôt retiré ou remplacé par un lien. MC.
(Exceptionnellement, j'ai réagi aux commentaires 11 et 13 ; lire à la suite. MC.)
1) Outre les cliniciens du subconscient, les lecteurs aiment interroger les philosophes. Leurs compétences sont donc largement plébiscitées dans la littérature policière. Dans Critique de la raison criminelle (J.C. Lattès, 2008), par exemple, Emmanuel Kant vient prêter main-forte à Hanno Stiffeniis, le héros récurrent de Michael Gregorio, nom de plume du duo italien, Daniela De Gregorio et Michael G. Jacob. Voltaire, quant à lui, devient enquêteur pour le compte de Frédéric Lenormand, auteur d'un roman policier intitulé La baronne meurt à cinq heures (J.C. Lattès, 2011); tandis que Socrate vient à la rescousse d'Antisthène, son chien philosophe et détective dans Les nuées sanglantes (Terre de Brume, 2003) ou Sanglante comédie (Gulf Stream, 2011) de Martial Caroff. L'écrivain américain Oakley Hall, de son coté, s'est adjoint les services de son concitoyen, le journaliste Ambrose Bierce, qui intervient dans une série comportant cinq enquêtes à ce jour. Pour l'heure, seul le second volet de la série, Ambrose Bierce et la mort des rois (Joëlle Losfeld, 2004), a été traduit en français. Raphaël Cardetti, spécialiste de la Renaissance Florentine, pour sa part, use de l'esprit manipulateur de Niccolò Macchiavelli. Il a publié un polar historique intitulé Les larmes de Machiavel (Pocket 2003).
"Écrivains et politiciens, ces héros... de polars et de science-fiction"
Esperluette
26 avril 2011
http://lecture.cafeduweb.com/lire/12753-ecrivains-politiciens-heros-romanesques-oscar-wilde-jane-austen-voltaire-hg-wells-mark-twain-abraham-lincoln-lord-byron.html
2) Un nouveau livre de Martial Caroff, qui après la SF hard-science (Exoplanète, Antarctique) et le policier des cinq Saisons d'Ys, nous propose ici une fiction historique se déroulant à l'une de mes époques de prédilection, en plein âge classique de la Grèce, avant l'ascension de Rome, au beau milieu de la guerre du Péloponnèse...
Résumé :
En -423, la Cité d'Athènes et celle de Sparte, soeurs ennemies qui se déchirent pour la suprématie en Grèce, sont sur le point de conclure une trêve permettant aux deux parties de reprendre leur souffle. Les citoyens athéniens sont très partagés : faut-il envisager de signer un accord avec l'ennemi ? Des ambassadeurs spartiates seront présents pour un festival de théâtre au terme duquel on prévoit de signer le traité. Or, un incident lors de l'ouverture du festival manque de coûter la vie à l'un des concurrents, nul autre qu'Aristophane, venu présenter sous un masque sa nouvelle comédie, les Nuées où il moque Socrate et les philosophes : un archer scythe manque en effet de l'abattre d'une flèche. Antisthène, le jeune disciple de Socrate (et cynique avant l'heure), à qui Aristophane doit la vie sauve, flaire un sombre complot. Des rues mal famées du Pyrée jusqu'aux quartiers résidentiels de la haute société athénienne, il va mener son enquête...
A travers cette intrigue policière, Martial Caroff nous conduit dans la vie quotidienne de l'Athènes de l'âge classique. Comme souvent avec lui, le texte est soutenu par des illustrations (ici concentrées au début) permettant de mieux comprendre les déplacements des personnages au fil de leur enquête. Il est aussi associé à une documentation, à la fin, utile aux lecteurs ne maîtrisant pas certaines subtilités historiques et sociales de l'époque, et en particulier la situation politico-militaire complexe de la fin de l'âge classique.
En dehors de ceci, l'intrigue policière est résolue selon un schéma logique ("à qui profite le crime ?") conduit par nul autre que Socrate en personne. Plusieurs personnages historiques éminents sont en effet enrôlés dans cette histoire, non sans efficacité voire même sans un humour décalé. Antisthène, en particulier, personnage dont j'avoue avoir ignoré l'existence jusqu'alors, apparaît comme le protagoniste principal de cette histoire sans toutefois en être le héros mais plutôt une sorte d'anti-héros. Car n'en doutons pas, le véritable héros, s'il y en a un là-dedans, ce n'est pas Antisthène, ce n'est pas Aristophane, ce n'est pas même Socrate... C'est bel et bien cette culture athénienne, qui fonde la nôtre, et au sein de laquelle, comme au sein de la nôtre, se conjuguent le sublime et la médiocrité. Dans cette ville rêvée, Martial Caroff montre qu'il n'y a pas d'évidences dans la lutte entre ses différentes factions - démocratique et oligarchique - et que, somme toute, il convient de toujours prendre de la hauteur. Même si Aristophane, dans ses Nuées, se moquait ainsi de Socrate en le représentant à bord d'une corbeille en osier soulevée par une grue.
Une belle lecture, à découvrir sans modération.
Anudar
15 mai 2011
http://grandebibliotheque.blogspot.com/2011/05/sanglante-comedie.html
3) Sujet : Qui est l'archer piétiné alors qu'il s'apprêtait à décocher une flèche mortelle en pleine représentation théâtrale d'Aristophane ? Le jeune philosophe Antisthène, un élève de Socrate cherche à résoudre cette énigme. Car cette tentative de meurtre a lieu à un moment crucial pour Athènes : la paix vient d'être signée avec Sparte et nombreux sont ceux, des deux bords, qui n'en veulent pas. Alors, ce n'est pas tant la personnalité de l'archer que celle de ceux qui sont derrière son acte qui est intéressante. Brasidas, le général spartiate ? Cléon le stratège athénien ? Critias, un anti-démocrate impétueux ?
Commentaire : Les protagonistes de cette "Sanglante comédie", comme les lieux et le vocabulaire sont issus de l'Histoire. Pour ceux qui ne connaissent pas les us et coutumes au temps de l'âge d'or de la Grèce Antique, ce roman peut paraître violent, insensible et parfois même vulgaire. Car les Athéniens, s'ils étaient maîtres dans l'art de l'esprit comme les figures de Socrate et d'Aristophane en sont les preuves, étaient aussi d'une grossièreté et d'une violence surprenantes. Le fil directeur du roman, une enquête policière menée par un jeune de 18 ans, philosophe isolé au caractère bien affirmé, apparaît noyé dans les descriptions érudites de ce temps lointain. L'atmosphère pesante, l'abondance de mots renvoyant à des notes en bas de page, la foule de personnages de toutes classes sociales, aux noms difficiles à mémoriser, rendent la lecture ardue. Pourtant, les élèves de grec ancien retrouveront des textes ou des épisodes historiques qu'ils étudient en classe et apprécieront leur mise en scène.
rédigé par CK.
http://www.choisirunlivre.com/fiche_lecture.php?livre_id=14217
4) Au Ve siècle avant J.-C., la guerre fratricide du Péloponnèse qui oppose Athènes et Sparte - aussi nommée Lacédémone - continue de faire rage avec de nombreuses conséquences néfastes pour les populations et l'économie. Dans les deux cités rivales, les bellicistes affrontent régulièrement les pacifistes. Une trêve est pourtant envisagée pour permettre aux Athéniens de participer sereinement à la saison théâtrale du printemps. Mais les va-t-en-guerre ourdissent un complot contre l'un des plus célèbres dramaturges, Aristophane, lui-même soutenu par les philosophes Antisthène et Socrate, au risque de ranimer les intentions belliqueuses. En réchappera-t-il ? Ouvrage fort bien documenté, accompagné de différentes annexes (cartes, lexique, notes historiques, etc.).
Biblioteca - Catalogue nouveautés jeunesse - Eté 2011.
5) Et oui encore un. le huitième si ma mémoire est bonne. Celui-ci se passe dans la Grèce antique et la moindre chose que l'on puisse dire, c'est qu'il est spécial ! En effet il colle vraiment à des faits historiques et tous les personnages ( principaux en tous cas ), ont bel et bien existé. je crois que c'est ce qui fait le charme de ce livre. La présence de Socrate ma littéralement enchanté et j'ai beaucoup appris sur le théâtre grec. Le seul petit bémol serait que les personnages sont tout simplement incompréhensibles, dans le sens ou je n'arrive pas m'expliquer leurs réactions et leurs comportements.
Mais cela mis à part cela, ce livre est vraiment intéressant et plutôt bien écrit. Il faut, tout de même, un temps d'adaptation pour rentrer dans l'histoire et assimiler tous les personnages.
Et petit bonus, les annexes à la fin sont vraiment complète et facile à comprendre. Un bon résumé de tout ce à quoi le livre fait référence.
RosedAtlantis
29 août 2011
http://www.babelio.com/livres/Caroff-Sanglante-comedie/294102
6) Un thriller historique qui dresse un portrait solidement documenté de la Grèce antique, dont on arpente à la fois les quartiers huppés et les lieux les plus mal famés. La réalité de l'époque se révèle au lecteur dans ce qu'elle a de plus violent et de plus cru, l'auteur ne lui épargnant ni l'odeur des cadavres en putréfaction abandonnés sur la place des supplices, ni les banquets généreusement arrosés, pas plus que les nuits de débauche passées dans les ruelles en compagnie des prostituées. À ceci s'ajoutent des résumés des pièces présentées pendant les fêtes de Dionysos, ainsi que des réécritures des pensées de Socrate et de Platon qui noient l'enquête policière dans un flot d'érudition qui force le lecteur à se référer constamment au glossaire final et alourdit considérablement la narration, rédigée dans une langue très soutenue. Un dossier d'une douzaine de pages apportant un éclairage sur le contexte socio-historique, politique et militaire de l'époque clôt le tout.
Septembre 2011
[SDM]
biblio.ville.blainville.qc.ca
7) Coïncidence: c'est la deuxième fois en quelques semaines que je croise Antisthène ; il est ici le protagoniste d'un récit policier dans l'Athènes de la guerre du Péloponnèse, dont les personnages sont notamment Socrate et Aristophane... Une reconstitution magistrale de la cité mythique lors des dionysies, qui permet aussi d'explorer l'univers du théâtre grec.
L'occasion aussi de saluer à nouveau le travail de Gulf Stream avec cette collection de bonne tenue.
24 septembre 2011
Olivier K.
creator.zoho.com
8) Antisthène, philosophe des rues et libre penseur, mène l’enquête dans la cité athénienne. Il cherche à démasquer un complot visant à faire échouer la paix avec Sparte. Du théâtre de l’Odéon aux bas quartiers, son investigation nous plonge au cœur de la vie antique et c’est bien là toute la réussite de ce récit ambitieux. L’ambiance des rues, les petits métiers et le mode de vie de la noblesse sont revisités avec une précision documentaire. Mais à trop vouloir décrire, la dimension polar de cette « sanglante comédie » se perd en route, au risque de livrer une narration parfois indigeste. Reste le plaisir de suivre Antisthène en héros libertaire et de croiser Socrate. Un intérêt qui ne conviendra sans doute qu’à des lecteurs aguerris.
Thomas Yzebe
http://www.ricochet-jeunes.org/critiques/livre/43396-sanglante-comedie
9) Sanglante comédie est le premier tome des aventures du philosophe-détective Antisthène. L'intrigue se déroule à un moment très précis dans l'histoire de la Grèce : pendant les jours qui précèdent et suivent immédiatement la signature de la trêve de la Guerre du Péloponnèse, en -423.
Le polar fait intervenir essentiellement des personnages historiques ; par exemple Antisthène, Socrate, Aristophane, Cléon, Nicias, Callias... Une petite biographie est présente pour chacun d'eux dans les annexes à la fin du roman ; annexes qui présentent également des informations sur la situation et les coutumes de la Grèce et un lexique très précis et utile.
Trois cartes et un dessin du théâtre de Dionysos sont insérés au début du polar, ce qui permet au lecteur de suivre les déambulations des protagonistes dans la cité et de se représenter les conventions au théâtre à cette époque.
Martial Caroff livre un roman riche en anecdotes historiques et brosse un portrait fidèle de la vie à Athènes qui rappelle celle des Romains quelques siècles plus tard.
Sanglante comédie peut être lu par un public adolescent, dès 16 ans, mais s'adresse tout aussi bien aux adultes.
Histoire d'en Lire
Mars 2012
http://www.histoiredenlire.com/antiquite/sanglante-comedie.php
10) Nous sommes à Athènes en 423 avant J.C. L’orgueilleuse cité, épuisée par huit ans de guerre du Péloponèse, s’apprête à signer une trêve avec sa grande rivale Sparte, à l’occasion des Grandes Dionysies. Antisthène, apprenti philosophe qui se prétend citoyen du monde, est le témoin d’une scène incroyable : un archer scythe encoche une flèche et vise Aristophane au moment même où le poète présente sa pièce "Les Nuées" devant les citoyens rassemblés dans l’Odéon plein à craquer ! En détournant le trait mortel, notre héros se trouve mêlé à un ensemble d’intrigues complexes dont l’enjeu est l’avenir de la cité.
Complexe...et passionnant : " ce roman a été bâti sur le principe du plus grand respect dû aux faits rapportés par les auteurs de l’époque " (p. 281). Et quelle époque ! Toute ressemblance avec des faits et des personnages ayant réellement existé est un choix résolu pour l’auteur, avant tout un spécialiste de la Grèce antique. Tout est expliqué dans les nombreuses annexes, et l’enquête diligentée par Antisthène, futur fondateur de l’école des Cyniques est une formidable découverte de la civilisation athénienne au Ve siècle, culminant dans un mémorable banquet présidé par Socrate... A partir de 14 ans pour les lecteurs motivés, particulièrement ceux qui s’initient au grec ancien.
Avril 2012
1.2.3. loisirs
http://www.123loisirs.com/Sanglante-comedie.html
11) En pleine guerre du Péloponnèse, une tentative d'assassinat est perpétrée sur la personne d'Aristophane lors de la représentation des Nuées. Le jeune Antisthène, philosophe cynique et disciple de Socrate mène l'enquête, largement aidé par son maître. Le théâtre, l'histoire et la philosophie se mêlent tout au long de cette enquête qui ravira notamment ceux qui ont eu l'occasion de traduire des extraits des Nuées. (Même si le dénouement final repose malheureusement sur une erreur historique...)
JB - Printemps 2012
http://chevalustroianus.jimdo.com/lectures/romans/ (notes de lecture d'un professeur de grec pour ses élèves, Belgique)
=> Erreur historique ? L'expression me semble un peu forte. Je devine de quoi il s'agit : les sandales étaient normalement retirées dès l'entrée dans une salle de banquet, afin que les pieds pussent être lavés par un esclave. Je n'ignorais pas ce point, mais je me suis autorisé une petite liberté pour la cohérence de l'intrigue. Voilà typiquement un exemple où la véracité historique doit se soumettre aux contraintes d'un récit à intrigue. Je suis parti du principe qu'il pouvait y avoir une marge de liberté dans le respect des traditions. Parfois, on me reproche de subordonner l'intrigue de mes enquêtes antiques aux fortes contraintes de l'Histoire, au détriment du rythme. Ici, c'est l'inverse. Voilà qui rétablit l'équilibre... En tout cas, bravo pour la remarque ! MC
12) Le soleil brûle sur l'Acropole, la Guerre du Péloponnèse épuise les cités grecques et Aristophane concourt pour gagner le prix de la meilleure comédie aux Grandes Dionysies.
Le soleil brûle sur Athènes, ses complots pour mettre fin à la guerre du Péloponnèse, ceux pour savoir qui va emporter les concours prestigieux des Grandes Dionysies. Et la mort rôde. Qui veut tuer Aristophane ? Dans quel but ? Antisthène jeune philosophe des rues, disciple de Socrate va nous guider de maison en maison, de lieux de lumière et de pouvoir prestigieux, en endroit sombres et sordides, à la découverte de l’Athènes du Vème siècle avant notre ère. Les redoutables chefs des partis aristocratiques complotent : qui veut empêcher la trêve avec Sparte et ses Alliés, qui a intérêt à ce que la guerre se poursuive et à quel prix ? On plonge avec délice dans ce roman qui nous entraine bien loin dans une ville mythique dont on découvre les us et coutumes, et avec laquelle on va vivre les grandes fêtes en l’honneur de Dionysos, l’occasion pour Athènes de montrer sa puissance, son prestige, sa richesse et le talent de ses citoyens. Un polar historique qui est passionnant et très bien écrit, construit. Il est cependant peut-être un peu difficile d’accès de prime abord et est davantage destiné aux grands ados et aux jeunes adultes et aux autres.
A ne pas manquer cependant car une fois pris dans les mailles de l’histoire, on passe un très bon moment. Ce titre a une suite qu’on peut lire séparément, une autre enquête d’Antisthène : Les Profanateurs.
A découvrir pour le plaisir d’un excellent moment de lecture et de dépaysement.
6 août 2012
Jean-Luc
Librairie jeunesse "Les sandales d'Empédocle"
http://librairiesandales.hautetfort.com/archive/2012/08/06/sanglante-comedie-lectures-d-ete.html
13) J’avoue être très partagé sur ce texte. D’un côté il touche à une période que je connais très bien et que j’apprécie beaucoup. Il est un bel hommage à l’Antiquité dans ce qu’elle a produit de plus sublime tout en ne masquant pas ses réalités les plus crues. L’intrigue est riche en rebondissements, mais pourtant il ne parviens pas à me convaincre. Il y a d’abord la plume, souvent lourde, dont on ne sait si son didactisme est le reflet d’une orientation pour les jeunes ou simplement un moyen d’aider un lecteur adulte au prise avec certains des thèmes évoqués à mieux plonger dans la période.
La ré-écriture de dialogues socratiques ou platoniciens ainsi que le résumé des pièces jouées durant ces quelques jours de fête et d’enquête m’ont souvent semblé alourdir le texte (surtout à vrai dire les dialogues, car quitte à supporter ce style particulier je préfère me plonger dans les originaux). Des personnages intéressants n’ont pas été utilisés alors qu’ils auraient pu faire l’objet de plus qu’une citation, à l’image d’Alcibiade qui à l’époque du roman viens de sauver la vie de Socrate, comme nous l’apprend Plutarque :
« À la bataille de Délion, qui se donna longtemps après, les Athéniens ayant été mis en fuite, Socrate se retirait à pied avec quelques autres soldats: Alcibiade était à cheval ; et le voyant dans cet état, il ne voulut pas s’éloigner de lui ; mais se tenant toujours à ses côtés, il le défendit courageusement contre les ennemis, qui poursuivaient les fuyards et en tuaient un grand nombre. »
— Plutarque, Vie d’Alcibiade
Les personnages et leurs réactions m’ont souvent sembler manquer de crédibilité et j’ai à plusieurs reprise noté des erreurs ou des incohérences (songeons à ce passage où les héros se dirigent vers le théâtre de Dionysos et une fois devant l’amphithéâtre rencontrent un autre personnage, sachant que l’amphithéâtre est une forme architecturale romaine qui ne verra pas le jour avant encore longtemps…).
Pourtant je tiens une fois encore à remercier Anudar d’avoir porté à ma connaissance l’existence de ce livre. J’ignore si je lirais encore cet auteur, mais sa découverte en valait la peine et certaines de mes chicaneries sont sans doute plus dues à mon regard de spécialiste qu’à celui d’un simple lecteur, aussi je ne veux pas vous décourager de le lire.
Note finale :
7/10
(Commentaire supplémentaire :) Il y aurait eu moyen de mieux exposer ce sentiment, que je t’avoue n’avoir guère ressentit, avec une vie d’Alcibiade, à l’image de ce qu’à fait Steven Pressfield dans Tides of War (2000, malheureusement non traduit). On peut aussi mieux mettre en évidence cet énorme gâchis avec un roman sur la guerre civile à Corfu durant le même conflit (cf. l’article de Pressfield sur http://www.stevenpressfield.com/2011/06/the-first-modern-war/ ) ou en écrivant une vie de Thucydide, autre auteur actif durant la période concernée par Sanglante Comédie…
http://notesdeumene.wordpress.com/2011/06/15/martial-caroff-sanglante-comedie/
=> Cher Eumène. Je n'ai pas pour habitude de réagir à des chroniques, même - et surtout - si elles sont négatives. Mais là, tout de même, je trouve ce commentaire trop somptueux - ce n'est pas un compliment - pour m'abstenir ! Moi qui adore le ton doctoral que prennent certains frustrés de la plume élevés au grade de "critiques" parce qu'ils ont passé dix minutes à se tricoter un joli blog, je suis servi ! Attention : je ne jette pas les bébés avec l'eau fangeuse ; je trouve les blogs de lecteur et les forums de discussion très utiles, quelles que soient les opinions exprimées, à la condition d'accepter le principe du droit de réponse (virulente.) Mais, je reprends le fil de mon exposé. Pour entretenir l'illusion, deux conseils, cher collègue :
- (1) éviter les fôts d'à-cor et d'hortaugraf ;
- (2) ne pas se gourer quand on veut se faire passer pour un spécialiste (que je sache, un amphithéâtre est un terme générique pour caractériser toutes les structures théâtrales antiques à scène - orchestre - et gradins en forme d'hémicycle, qu'elles soient grecques ou romaines).
Enfin, bon. Vive la liberté (de dire des conneries) !
MC (14-08-2012)