Critiques australes
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1) ET SI L'ANTARCTIQUE REMPLACAIT LA CISJORDANIE ?
J'avoue que je n'aurai jamais imaginé réunir dans un même post mon intérêt pour les contrées glaciaires et leurs développement dans les décennies à venir (voir là et là), et toute la colère et le dégoût que m'inspire la scandaleuse politique israélienne dans les territoires occupés (voir là et là), sans parler de celle déployée contre les civils à Gaza (voir là ou là).
Et pourtant ...
"Une résolution de l'ONU avait attribué en 2028 toute la partie orientale de la Mer de Ross - incluant les Vallées Sèches - aux israéliens, en échange d'un engagement de leur part à démanteler complètement leurs colonies de peuplement en Cisjordanie.
Marché de dupes, avaient pensé certains. qu'aurait pu offrir cette terre martienne congelée, sans faune, sans flore, écorchée par un blizzard fou, rivetée entre banquise et calotte, écrasé par l'ombre des montages et maculée de gravats volcaniques ? Pas même l'espoir de gisements miniers ! Et pourtant les Israéliens avaient relevés le gant. A la surprise générale, ils avaient accepté la proposition avec panache et, plus surprenant encore, ils avaient tenu leur promesse de libérer les territoires occupés, ce qui avait permis la naissance d'un état palestinien viable. C'était peut-être la première fois qu'ils respectaient une résolution de l'ONU les concernant. Ils devaient donc voir leur intérêt dans cette étrange affaire.
Les colons vivaient dans la vallée de Wright près du lac Vanda. Ils avaient bâti sur les flancs deux complexes architecturaux, de véritable bulles sous abri conçues pour résister aux conditions météorologiques extrêmes. une petite communauté d'intrépides volontaires s'y était installée, constitué de représentants de la plupart des milieux sociaux caractéristiques d'une société moderne. tout ce monde vivait dans de confortables appartements, qu'ils quittaient pour emprunter des rues sous verrière menant à des restaurants, des supermarchés, un cinéma, une piscine, un terrain de sport et même, via un pont couvert, à la seconde cité de l'autre côté de la vallée. Ils ne quittaient leur cocon que pour rejoindre le port, effectuer des missions scientifiques ou travailler dans les serres expérimentales bâties autour du lac." (...) "L'essentiel de la nourriture de la communauté était fourni par le kibboutz responsable des serres, que complétaient une pêcherie et un élevage de
volailles."
Ces quelques lignes sont extraites du dernier roman de Martial Caroff, "Antarctique".
On peut y voir plusieurs choses.
Une bonne nouvelle - même si elle est peu crédible - qui serait le respect par Israël du droit international et la possibilité pour les palestiniens d'avoir un Etat à eux.
Une mauvaise nouvelle - beaucoup plus crédible, celle-là - qui serait que la colonisation de l'Antarctique par d'importantes communautés humaines ne soit plus qu'une question d'années, faisant de ce territoire vierge une terre comme les autres, et donc soumise à toutes les exploitations.
Mais, moi ce qui m'a surtout marqué en lisant ces lignes qui se veulent pourtant de pure fiction, c'est que j'y ai un vu une très bonne description du mode de vie actuel des colons israéliens, qui vivent en total autarcie dans leurs colonies et qui circulent sur des routes qui leur sont totalement réservées. Vous remplacez "Ils ne quittaient leur cocon que pour effectuer des missions scientifiques ..." par "Ils ne quittaient leur cocon que pour effectuer des missions militaires de contrôles et de représailles ...", et vous avez la réalité quotidienne de la Cisjordanie aujourd'hui. On est pas très loin de cette autre fiction, seul change le climat.
http://transit-city.blogspot.com/2010/04/et-si-lantarctique-remplacait-la.html
2) Antarctique (Intelligences II)
Martial Caroff
Terre de Brume, paléontologie-fiction, 282 pages, mars 2010, 18,50€
Dans « Exoplanète », Martial Caroff relatait la découverte d’une intelligence extra-humaine localisée à une distance astronomique telle que tout contact direct était impossible. Avec « Antarctique », il met en scène une intelligence perdue cette fois dans les abîmes du passé.
Nous sommes en 2037, dans un futur qui ne paraît guère éloigné de notre présent. Sur le plan géopolitique, une différence de taille : Israël, en échange de la paix, a abandonné les territoires occupés. L’ONU ayant octroyé à cet état des terres antarctiques, des villes se sont développées sous dôme sur la bordure orientale de la Mer de Ross. C’est dans cette région figée par les glaces que sont découverts des ossements inattendus. Une équipe de scientifiques israéliens mène l’enquête. Dans le même temps, en Patagonie, des archéologues découvrent des reliques en tous points surprenantes. Mais les deux équipes se heurtent rapidement à l’impossible : la datation scientifique des vestiges que les uns et les autres étudient fait voler en éclats leurs premières hypothèses, et les conduit bientôt à en échafauder d’autres qui vont à l’encontre de ce en quoi ils ont toujours cru.
Le schéma narratif adopté pour la construction de ce récit est proche de celui d’« Exoplanète », le précédent roman de l’auteur, où apparaissaient déjà quelques-uns des personnages retrouvés dans « Antarctique ». Après une ouverture évoquant une scène d’introduction de type cinématographique, le roman compose en alternance deux aventures distinctes qui peu à peu convergent, puis, lorsque leurs protagonistes se rencontrent, fusionnent. Les chapitres, qui faisaient se succéder les investigations des uns et des autres, décrivent alors tour à tour la progression commune de plusieurs groupes de scientifiques et l’épopée immémoriale d’un peuple confronté à la glaciation. D’un côté, l’action, les interrogations, les discussions, les réflexions, les hypothèses. De l’autre, la relation de ce qui s’est réellement passé des millions d’années auparavant.
On comprend alors la portée symbolique de l’anecdote de la sarigue de Montmartre, présentée dans la première partie du roman, où l’on voit, en 1804, le grand anatomiste Georges Cuvier faire triompher ses thèses. Que peut-on, à partir du partiel, déduire du tout ? Quelles sont les limites de l’extrapolation scientifique ? Questions à appliquer non seulement aux ossements, mais aussi à toutes sortes de vestiges, et que le caractère pas entièrement humain de la civilisation perdue rend plus complexe encore. Et c’est à la mise en scène de ce pouvoir de la science et de l’intuition que sont consacrés plusieurs chapitres, à travers la découverte progressive d’une cité engloutie dans les glaces. Une série d’hypothèses et de réponses menant à la question fatidique : quels purent être les déterminants de la fin de cette civilisation ?
Cette révélation d’une intelligence à travers ses artefacts n’aurait rien de novateur – la littérature de genre en est familière – si elle ne se situait pas sur le globe terrestre, dans un lointain passé, imposant à l’auteur de l’inscrire dans une histoire géologique et paléontologique précise. Le volume s’agrémente de quelques documents simples, mais essentiels à la compréhension du cheminement scientifique des protagonistes : une cartographie de l’Antarctique et de la Terre de Feu, une carte de l’hémisphère sud à la fin du crétacé, une échelle des temps géologiques. Ces annexes permettent au lecteur non familier de ces domaines de suivre aisément à la fois les tribulations et les questionnements des personnages, et d’aboutir en même temps qu’eux à des conclusions similaires.
Car c’est en effet en empruntant des éléments au mythe, à l’histoire, à la géographie, à l’archéologie, à la paléontologie, à la zoologie et à la géologie, que Martial Caroff développe son intrigue. Peu à peu, les éléments évoqués au fil du roman – citons par exemple un étrange mécanisme évoquant la machine d’Anticythère [1], les arbres de l’évolution dessinés par les paléontologues, les cartographies des continents et de leurs dérives anciennes – s’imbriquent et fusionnent pour former un tout cohérent. En faisant s’articuler tous ces domaines et converger leurs éléments, l’auteur parvient à échafauder et à rendre crédible une hypothèse passionnante.
Comme dans son précédent opus, Martial Caroff réussit à faire dans la science sans être pesant et à éviter les clichés propres au genre. S’il cède à l’un d’entre eux – les tentatives de sabotage de ces découvertes par les créationnistes – on ne peut lui dénier l’excellente idée d’avoir, dans un premier temps, fait collaborer ces fondamentalistes à l’aventure, ceux-ci pensant que la mise en évidence de l’intelligence au plus profond des ères géologiques viendrait immanquablement rendre caduques les thèses darwiniennes. Si certains événements du récit semblent parfois trop brefs, notamment les premières rencontres entre les différentes équipes, les chapitres courts permettent de maintenir un rythme soutenu. Martial Caroff parvient à mettre en scène des personnages sympathiques, atypiques, éloignés des stéréotypes du thriller scientifique, et à ne pas négliger les rapports humains sans pour autant sombrer, comme c’est trop souvent le cas pour la littérature de genre, dans la psychologie convenue : une qualité certaine qui, à elle seule, suffirait à rendre l’ouvrage sympathique et à le démarquer de la production tout-venant.
Avec « Antarctique », Martial Caroff ne se contente pas de faire pousser un nouveau rameau sur l’arbre de l’évolution, il en fait de même pour l’arborescence des littératures de l’imaginaire. Si les Français, depuis Rosny aîné, se sont abondamment illustrés dans le récit préhistorique, l’auteur remonte infiniment plus loin dans le temps en développant une fiction vertigineusement anté-préhistorique que l’on pourrait qualifier de paléontologie-fiction. Reprenant, dans une aventure totalement indépendante, quelques-uns des protagonistes d’« Exoplanète », l’auteur permet à l’un de ses personnages de dévoiler le plan d’ensemble de son triptyque « Intelligences » : “À titre de boutade, Marc – qui a un peu trop bu – dit qu’après avoir trouvé une intelligence loin dans l’espace et une autre loin dans le temps, il ne reste plus à présent, pour boucler la boucle, qu’à découvrir une civilisation extrahumaine terrestre et… contemporaine.” Voilà donc, sans doute, révélée la teneur du volume à venir, dans lequel on peut s’attendre, en sus de découvertes peu ordinaires, à retrouver des figures de connaissance.
Hilaire Alrune
26 avril 2010
http://www.yozone.fr/spip.php?article10055
3) Chronique Payot
Coup de cœur
L’aventure d’Intelligences a commencé avec le premier volume de Martial Caroff, Exoplanète : en 2030, l’humanité découvrait, grâce à un signal émis depuis la constellation d’Orion, l’existence d’une civilisation extra-terrestre située à des millions d’années-lumière… Dans ce second volet de la trilogie, l’archéologue Jaques Kieffer est invité en Argentine, sur un chantier de fouilles où de curieux vestiges d’objets insolites viennent d’être mis au jour. Au même moment, en Antarctique, dans une colonie israélienne des Vallées Sèches, des anthropologues découvrent, sidérés, un très ancien fossile de primate : c’est ainsi que débute une double investigation, l’une archéologique en Amérique du Sud, l’autre paléontologique en Antarctique. Les deux équipes vont accumuler des découvertes plus fantastiques les unes que les autres, et découvrir cette fois une civilisation non humaine antérieure à notre espèce, aux expressions artistiques développées, et vieille de plusieurs millions d’années…
Laurent Petit, Libraire, Payot-La Chaux-de-Fonds
http://www.payot-libraire.ch/fr/nosLivres/nosRayons?payotAction=1
4) J'ai déjà parlé ici d'Exoplanète, le premier tome de la trilogie "Intelligences" de Martial Caroff. Dans un futur proche (le deuxième tiers du XXIème siècle), l'espèce humaine continue son chemin quelque peu chaotique vers un progrès technique mais peut-être aussi psychologique. Après avoir été soumise à un premier choc, avec la découverte d'une civilisation extraterrestre lointaine ayant construit un véritable phare spatial orienté vers la Terre, voilà que notre espèce s'apprête à en connaître un deuxième, peut-être plus extraordinaire encore que le premier...
Résumé :
Jacques Kieffer, l'archéologue spécialiste des civilisations antiques de l'Egypte et du Soudan, est désormais connu comme l'un des membres de l'équipe pluridisciplinaire ayant découvert la civilisation d'Orion, ses messages et leur influence sur l'Histoire humaine. Sa célébrité lui vaut, un beau jour, d'être contacté par des collègues au sujet de restes archéologiques étranges découverts en Terre de Feu. Il semble impossible de les rattacher aux cultures préhistoriques locales. Par ailleurs, les tentatives de datation n'ont rien donné. Intrigué, Kieffer prend l'avion pour la Terre de Feu, sans savoir que ce qu'il va y découvrir va remettre en cause un certain nombre d'idées tenues pour acquises...
Mais pour avoir la réponse finale de l'énigme, il faudra que l'équipe multinationale aille plus loin au Sud. Car en Antarctique, deux autres missions viennent de faire leurs propres découvertes... Ici, ce sont des ossements de primates vieux de plusieurs dizaines de millions d'années, alors qu'il n'y a jamais eu de primates en Antarctique... Là, c'est une structure mystérieuse, construite dans un passé trop reculé pour avoir été l'oeuvre de l'être humain... Est-il possible qu'un pan ignoré de l'histoire des hominidés se soit joué jadis sur l'Antarctique ? Ou bien les apparences, trompeuses, dissimuleraient-elles une vérité plus incroyable encore ?
Soyons clairs : là où Exoplanète créait la surprise, Antarctique confirme le talent d'écrivain de SF de Martial Caroff. On retrouve un peu les mêmes procédés que ceux qui étaient à l'oeuvre dans le premier tome de la trilogie : les personnages constatent des faits, formulent des hypothèses qu'ils testent et valident... ou rejettent le cas échéant. C'est de la hard-science bien construite. Le tout se fait sur un temps fictionnel plus long, car l'intrigue est plus volumineuse, et complexifiée par l'intervention d'antagonistes, ce qui manquait un peu à Exoplanète, tout compte fait... L'univers est en outre plus étoffé, moins lisse que dans le premier tome : on s'aperçoit que le futur proche décrit par Martial Caroff, s'il n'est pas très angoissant, n'est pas non plus très positif. Plusieurs personnages font part de leurs soucis quant à l'avenir.
Mais la science là-dedans, puisqu'il s'agit de hard-science ? Pour autant que je puisse en juger, les hypothèses fictionnelles sont très fondées ainsi que très bien exploitées. La chronologie évolutive et "historique" proposée au début apparaît comme un outil fort intéressant, permettant d'éveiller l'intérêt du lecteur, et semant juste assez d'indices pour que l'on puisse à son tour émettre et parfois vérifier des hypothèses. A tel point que l'on finit par deviner quelque chose dans les dernières pages du livre... Et que c'est un plaisir de voir que l'on ne s'est pas trompé. Antarctique est donc une véritable réussite. Il est certain que j'attendrai la parution du troisième tome de la trilogie et, allons plus loin, que j'irai jusqu'à lire de prochains ouvrages de SF de Martial Caroff sur la seule foi de son nom.
En parlant de ces hypothétiques futurs ouvrages de SF, l'auteur étant - à ma surprise - passé sur mon blog fort peu de temps après la publication de mon premier article, je vais supposer qu'il lira ces lignes aussi, et je vais me permettre de lui suggérer de continuer dans cette voie... La SF hard-science est un genre exigeant. Mais il a, je n'en doute pas, les épaules pour satisfaire à la tâche.
Anudar
31 mai 2010
http://grandebibliotheque.blogspot.com/2010/05/antarctique.html
5) Super ce livre !
aazbook_com
ebay.be
6) Sous les glaces de l'Antarctique : une aventure paléontologique hors du commun...
Ce mois-ci l’excellente revue Pour la Science évoquait l’Antarctique, « Terre promise » de la paléontologie. Ce vœu est plus que confirmé, au premier comme au second degré, dans un roman d’anticipation de Martial Caroff, géologue à l’Université de Brest.
Le dégel de l’Antarctique n’étant finalement qu’une question de temps, de nouveaux terrains de jeu s’ouvriront bientôt pour les paléontologues : et pourquoi pas des découvertes vraiment étonnantes ? C’est ce qui arrive en 2037 à un paléontologue israélien (car entretemps Israël a échangé ses territoires occupés contre quelques arpents d’Antarctique) quelque part au nord du continent (bon évidemment le nord c’est peu partout là-bas). Un étrange fossile de marsupial dont le crâne a la même capacité cérébrale que celui des primates contemporains est découvert dans l’Eocène, au temps d’avant le refroidissement.
Les paléontologues israéliens sont vraiment très forts, car dès qu’ils arrivent sur un affleurement miocène c’est le jackpot : ils découvrent le descendant du marsupial (nan je ne fais aucune allusion ici à une quelconque créature palombienne) et là c’est le choc ! En parallèle un fameux archéologue français est appelé à la rescousse sur un chantier de fouilles patagon pour élucider un mystère : des poteries mystérieuses sur lesquelles toutes les méthodes de datation habituelles se cassent les dents.
Je ne dévoilerai pas bien sûr les rebondissements de ce roman alerte, où d’infects créationnistes essaient de torpiller les efforts de savants dévoués et courageux (comme dans la vraie vie). Comme le premier volume de la trilogie annoncée, ce deuxième opus se lit agréablement (et indépendamment du premier) et l’écriture de Martial Caroff est élégante et soutenue. Bref, un roman d’aventure paléontologique basé sur une idée astucieuse qui ne peut que ravir les amateurs d’anticipation intelligente.
6 juin 2012
Jean Le Loeuff
Le Dinoblog
7) Même sans connaître l’auteur, j’aurai pris ce livre dans mes mains. J’adore l’Antarctique donc le titre et la couverture ne pouvaient que me plaire ! Voici la 4ème de couverture :
Dijon, décembre 2037. Le célèbre archéologue Jacques Kieffer reçoit la visite de deux confrères sud-américains, responsables d’un chantier de fouilles en Terre de Feu argentine. Afin d’attiser sa curiosité et d’obtenir sa collaboration, ils lui présentent les vestiges qu’ils viennent d’y mettre au jour. Des objets d’âge inconnu dont les décors témoignent d’un style artistique sans équivalent dans l’Histoire. Kieffer est stupéfait.
Au même moment, en Antarctique, dans la colonie israélienne des Vallées Sèches, Mirà Meir promène ses deux chiens. L’un d’eux découvre un étrange humérus. D’après le paléontologue Yitzhak Goldstein, bientôt dépêché sur place, il s’agirait d’un très ancien fossile de primate…
C’est ainsi que s’amorce une double investigation, l’une archéologique en Amérique du Sud, l’autre paléontologique sur le pourtour du continent austral. Les deux équipes vont accumuler des trouvailles plus fantastiques les unes que les autres, qui les amèneront à se rejoindre dans la Péninsule antarctique.
Ce qui les y attend les fera basculer dans un autre monde…
Pour l’auteur, vous connaissez la procédure ! ;)
Un extrait qui est en fait le début du prologue :
La suie d’une nuit interminable recouvrait la neige, métamorphosant les glaciers et les montagnes en terrils australs, crassiers du Grand Sud.
L’hiver, l’Antarctique est un continent nocturne écorché par le blizzard.
La tempête râpait la calotte occidentale avec sa violence coutumière. Les éléments se choquaient, se réduisant en une poussière de particules abrasives que le vent ivre cognait contre des rocs dénudés, puis projetait tantôt vers les Shetland, tantôt vers la Barrière de Larsen et la Mer de Weddell. Les rafales désorientées hurlaient en cherchant leur chemin dans le gris sombre du labyrinthe des vallées glaciaires, provoquant avalanches et chutes de blocs. Canalisé, le vent atteignait des vitesses affolantes.
Et soudain l’accalmie.
Le blizzard chuta brusquement. Ou plutôt, il prit de la hauteur. Il desserra son emprise sur la neige. Celle-ci, rendue hésitante, ne retomba pourtant pas. Elle continua de saturer l’air, en attente. Le silence ne fut plus troublé que par quelques rafales rageuses et des tourbillons à la trajectoire irrégulière, volutes de poudreuse aspirées par le ciel. La pause dura moins d’une demi-heure, puis la tourmente reprit son travail de sape, emplissant de nouveau l’atmosphère de fureur et de bruit.
J’ai adoré cette description, elle m’a mise dans une ambiance particulière dès le départ ! Et pourtant l’Antarctique n’est qu’un décor pour ce roman, je devrais même dire qu’un des décors.
Comme dans Exoplanète, nous suivons plusieurs « enquêtes » qui vont converger. D’un côté, nous retrouvons Jacques Kieffer qui après ses aventures au Soudan et la découverte d’une civilisation extra-terrestre, s’ennuie un peu en donnant ses cours à l’université (même s’il ne l’admet pas au début). Il n’hésite donc pas à se lancer dans cette nouvelle aventure même si elle se passe en Terre de Feu, contrée éloignée de ses habituels terrains de jeux. De l’autre, une colonie israélienne où le hasard fait qu’un des chiens de Mirà Meir trouve un os qui les amènera à découvrir d’étranges fossiles.
J’ai vraiment été prise par l’histoire. Comme les chapitres alternent les points de vue, on se laisse emporter et comme on veut toujours en savoir plus, connaître la suite, avoir la réponse à nos questions, les pages filent sans qu’on s’en rende compte !
On s’attache aux personnages (personnellement, je me suis plus attachée à l’équipe israélienne, la seule exception est ce fou d’Alsina qui fait aussi partie de mes chouchous !), comme à chaque fois, chacun a son rôle à jouer (bon ou mauvais).
Comment réagirions-nous si nos découvertes bousculaient tout ce qu’on connaît ? On se laisse tellement prendre par l’histoire que tout nous paraît crédible ! Les passages sur la paléontologie et les convergences morphologiques m’ont vraiment intéressée et m’ont presque fait regretter de ne pas avoir plus poussé mes études en paléontologie… ^_^
J’ai trouvé sympa la venue clin d’œil de Marc Chouviac : « après avoir trouvé une intelligence loin dans l’espace et une autre loin dans le temps, il ne reste plus à présent, pour boucler la boucle, qu’à découvrir une civilisation extrahumaine terrestre et… contemporaine. » Nous révèlerait-il le sujet du 3ème tome ? Je vous le dirai bientôt car j’ai hâte de me lancer dans cette lecture !
Je crois pouvoir dire que j’ai préféré ce 2ème tome et comme je vous recommandais déjà le 1er, vous ne pouvez que vous laissez tenter par celui-ci !!
Et cette fois encore, je finirai par une citation :
Il fallait tuer, éradiquer le souvenir, car se souvenir, c’était retenir !
Marie
12 janvier 2013
http://petitemarie29.wordpress.com/2013/01/12/antarctique-de-martial-caroff/
8) Exoplanète, premier roman de science-fiction signé Martial Caroff qui avait précédemment publié chez Terre de Brume dans les domaines de la fantasy (Les Cinq saisons d’Ys) et du polar historique (Les Nuées sanglantes), se révèle donc être le premier volet d’une trilogie, dont Antarctique est l’épisode médian.
Le thème, plutôt classique dans le genre, est celui de la multiplicité des formes d’intelligence : après celle des extra-terrestres, voici donc celle d’une autre branche de l’évolution terrestre. Et c’est là que Martial Caroff parvient à se faire plus original. L’intrigue suit les efforts de deux équipes de chercheurs, parmi lesquels l’archéologue Jacques Kieffer, un des protagonistes d'Exoplanète. Nous sommes entre 2037 et 2038, et sur le littoral de l’Antarctique, des Israéliens découvrent dans un affleurement rocheux le squelette d’un singe anthropoïde inconnu jusqu’alors. A quelques centaines de kilomètres de là, en Terre de feu, une expédition archéologique met au jour des artéfacts qui semblent inspirés de plusieurs zones culturelles distinctes. Mais la principale énigme qui relie ces découvertes concerne leur datation : plusieurs dizaines de millions d’années, alors que l’homo sapiens ne date que de quelques unités… Il faut ajouter à ces deux trames centrales les menées parallèles d’une Eglise évangélique et créationniste, au gourou un brin caricatural (les cigares qu’il a en bouche sans jamais les fumer !), un élément de conspiration qui n’est pas sans évoquer certains protagonistes du roman ultérieur de Johan Heliot, Création.
Quoi qu’il en soit, la prose de Martial Caroff sait se faire particulièrement prenante, son propos scientifique n’étant jamais trop ardu mais toujours très accessible, enrichissant le lecteur sur la Préhistoire, la faune ou la géographie physique des lieux visités. Ses personnages sont toutefois dépourvus de suffisamment d’épaisseur et de chair, tandis que certaines de ses anticipations manquent cruellement de crédibilité. Comment imaginer, en effet, qu’Israël accepte de démanteler toutes ses colonies au profit des Palestiniens en échange d’une nouvelle « terre promise » en plein Antarctique ? On notera d’ailleurs que Martial Caroff ne développe à aucun moment les circonstances et le déroulement d’un tel scénario, improbable politique fiction un peu naïve. De même, il est difficile de croire à l’expédition secrète évoquée à la fin du livre, dans une société présentée comme aussi hiérarchisée et surveillée…
Finalement, Antarctique s’inscrit parfaitement dans le prolongement des avancées récentes sur l’homme de Néanderthal, et sur cette autre branche de l’évolution, entrant d’ailleurs en résonnance avec cette vision de l’histoire comme carrefour des possibles défendue par de nombreux historiens plutôt opposés à la vision de François Furet et Stéphane Courtois. On peut d’ailleurs le rapprocher en partie du Evolution de Stephen Baxter, ce qui n’est pas un mince compliment.
16 mars 2013
Maestro
http://wagoo.free.fr/spip.php?article2167
=> Euh... Les Israéliens en Antarctique, c'était un gag... (MC)
9) Dans Antarctique, nous retrouvons l’archéologue Jacques Kieffer qui est confronté à une découverte totalement surréaliste: la présence d’une civilisation non humaine au temps des dinosaures (pas tout à fait quand même). Bon, je sais vous allez choisir soit le camp de ceux qui vont partir très loin à cause d’un excès d’imagination (mais je sais que ces personnes ne lisent pas ce blog) soit vous allez le coller direct dans votre wishlist (parce que la tentation couplée à l’origine de la vie intelligente est un arrangement qui fonctionne depuis la nuit des temps).
J’avais déjà souligné dans Exoplanète la facilité déconcertante avec laquelle Martial Caroff joue avec des théories à priori vraiment ardue pour un simple profane. On sent l’universitaire dans sa passion de nous raconter une histoire. Il nous emporte avec lui même dans les explications scientifiques les plus difficiles. La démonstration est brillante tout comme l’écriture qui s’est amélioré depuis le premier tome. En jouant avec les points de vues, il jongle entre différents registres et modes de pensées. Le récit n’en est que plus complexe, touffu et fourni.
Les temps morts n’existent pas dans cette littérature. Vous serez surpris et complètement happé par cette histoire où passé et futur se mêlent dans une science-fiction intelligente et originale.
7 juillet 2014
Miguala
http://leboudoirquiboude.wordpress.com/2014/07/07/antarctique-de-martial-caroff/
10) L’histoire d’Antarctique est très prenante mais le style pas très facile à lire. Ce tome est plus long que le précédent, mais tout aussi palpitant. Des rebondissements abondent et une hypothèse paléontologique des plus intéressantes est présentée.
12 novembre 2015
Lumina33
http://livres-et-lumiere.blogspot.fr/2015/11/antarctique.html
11) Un très bon livre sur fond d'antarctique, dotée d'une énigme digne d'un film fantastique.
J'ai adoré, lu d'une traite, j'ai voyagé et me suis fait mon cinéma.
Les personnages ont pris vie à mesure de ma lecture.
Et si c'était vrai !!!!
9/12/2015
Isabelle B.
https://www.lecteurs.com/livre/intelligences-t2-antarctique/227986/avis
12) Ces enquêtes historiques sur l'origine de la vie sur terre, se lisent d'une traite, sans que l'on parvienne à lâcher le livre avant son achèvement...
13 juillet 2016
Patricia
http://mediatheques.valenceromansagglo.fr/blog/viewauteur/id/228185/retour_avis/1005/retour_abonne/viewavis
13) Un bon roman se déroulant dans un futur proche qui m'a surprise en bien. J'avais déjà lui le premier volet qui m'avait beaucoup plu, j'ai hâte de découvrir le troisième de cette triologie.
24 oct. 2017
E. T. D.
Amazon
14) Ce roman de SF m'a reconcilié avec le genre, ces dernières années, je ne trouvais plus de SF qui me plaisent, mais celui ci fait exception.
Alors que nous vivons un réchauffement climatique, dévoilant une partie des terres de L'antarctique, l'auteur a imaginé la découverte d'une civilisation de près de 20 millions d'années, d'êtres intelligents non-humains...
Cette lecture est prenante , j'ai été piqué par la curiosité, l'écriture contribue à cette envie d'en savoir plus, un très bon SF.
7 avril 2019
petitepom
Babelio